Culte des saints et littérature hagiographique
accords et désaccords
Dans un monde idéal l’hagiographie et le culte se développeraient en parallèle en se renforçant mutuellement. Autant que de sanctuaires, de reliques et de fêtes, le culte complet et réussi avait besoin de textes. Ce livre, en étudiant les sources en grec, latin, syriaque, copte, arménien et géorgien, montre que le lien entre l’hagiographie et le culte était en réalité souvent plus complexe. Certaines histoires ont été écrites en réponse à un culte déjà existant, mais les pratiques cultuelles et l’image du saint qu’elles présentent divergent de celles qui étaient promues par les sanctuaires majeurs des mêmes saints. D’autres histoires précédèrent l’apparition du culte et contribuèrent à son émergence seulement beaucoup plus tard. D’autres encore, jouissant d’un succès littéraire considérable, n’ont pourtant pas réussi à obtenir pour leurs héros un sanctuaire ou une place dans le calendrier. L’hagiographie pouvait créer, soutenir, changer ou ignorer le culte, mais le culte pouvait aussi bien créer, soutenir, changer ou ignorer l’hagiographie.