Olivier Picard est décédé le 1er septembre 2023
« C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès d’Olivier Picard, survenu le 1er septembre à Thasos, en Grèce. Membre de l’Institut (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres), ancien membre et directeur de l’École française d’Athènes, Olivier Picard a été professeur d’histoire grecque au sein de notre université Paris-Sorbonne (Paris IV) de 1993 à 2009, succédant à Georges Le Rider dans la chaire de numismatique grecque. Il dirigeait le Centre d’études numismatiques, intégré plus tard à l’équipe Antiquité classique et tardive du laboratoire Orient et Méditerranée (UMR 8167 du CNRS). Il fut le premier directeur de notre école doctorale « Mondes antiques et médiévaux ».
Fortement investi dans toutes ces tâches, il était particulièrement attaché à son enseignement. Il a ainsi formé des générations d’étudiants et de futurs enseignants à l’histoire des cités grecques. Il a consacré beaucoup de temps aux cours d’agrégation et rédigé plusieurs manuels qui illustrent son remarquable sens de la synthèse historique. Il aimait à former les étudiants dès les premières années de la licence et jusqu’au doctorat – et au-delà ! Il a fortement contribué au rayonnement international de notre université en attirant des doctorants venus nombreux de Grèce bien sûr, mais aussi d’Albanie, de Turquie, de Syrie ; ils occupent à présent dans leur pays des postes éminents de professeurs des universités, conservateurs de musées, chercheurs en numismatique grecque.
Olivier Picard n’a cessé d’interroger les sources de l’histoire grecque, toutes les sources, numismatiques mais aussi littéraires, épigraphiques, papyrologiques, pour comprendre et restituer la politique des cités grecques en matière monétaire et dans bien d’autres domaines. Il laisse une œuvre monumentale, portant sur l’ensemble du monde grec, de Chalcis en Eubée à Marseille et d’Alexandrie d’Égypte à Thasos, la grande cité insulaire du nord l’Égée.
C’est à Thasos qu’il est décédé brutalement le soir du vendredi 1er septembre 2023, dans cette île qu’il aimait tant, à l’histoire de laquelle il a consacré tant de travaux fondateurs et où il aimait travailler chaque été en s’entourant d’étudiants qu’il faisait venir de Paris pour les initier à l’étude ardue des monnaies de fouilles, et en recevant régulièrement des visites de ses étudiants grecs. Tous sont aujourd’hui plongés dans la peine. «