Œuvre en scène : Avant Champollion – le cippe de Malte et l’alphabet phénicien

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Cette Œuvre en scène consacrée au cippe de Malte s’insère dans une intense actualité liée au bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens par Jean-François Champollion le 27 septembre 1822. L’inscription bilingue en grec et en phénicien gravée sur ce monument votif qui connaît une œuvre jumelle conservée au musée de La Valette (Malte), a en effet permis à l’abbé Barthélémy de déchiffrer le phénicien en 1758 en appliquant une méthode qu’il avait déjà expérimentée pour décrypter l’alphabet palmyrénien, et dont s’inspirera l’éminent égyptologue. C’est dans ce contexte bien particulier que nous avons choisi de nous intéresser à cette œuvre conservée au département des Antiquités orientales depuis 1864 et qui avait été offerte en 1781 par le Chevalier Rohan de l’Ordre de Malte à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres à laquelle appartenait l’abbé Barthélemy, en hommage au déchiffrement du phénicien.

À deux voix, une présentation attentive des points de vue stylistique et technique sur un monument original, un focus sur la nature des dédicaces gravées dans le marbre, une explication mot à mot de la méthode intuitive mise en place par l’abbé Barthélémy contribueront à décrypter cette œuvre non sans soulever un certain nombre d’interrogations. Nous tenterons aussi de raconter l’histoire et les histoires du cippe de Malte à l’époque moderne depuis la villa de Giovanni Francesco Abela jusqu’au musée du Louvre en passant par la Bibliothèque Mazarine et dans l’antiquité en nous interrogeant sur la provenance de ces ex-voto, leur fonction et leur contexte de création.

Cet automne, les cippes de Malte du Louvre et de La Valette seront présentés pour le premier au musée du Louvre-Lens dans le cadre de l’exposition « Champollion. La voix des hiéroglyphes » et pour le second au musée Champollion « Les écritures du Monde », à Figeac, dans une exposition sur les déchiffrements.