Basile de Césarée, une postérité monastique pour l’Europe, sous la dir. d’Olivier Delouis & Annick Peters-Custot

Basile de Césarée fut assurément un grand théologien et un évêque remarquable, par quoi il est reconnu comme Père de l’Église. Une tradition ultérieure a laissé de lui un portrait moins assuré : celui d’un législateur monastique et d’un père des moines.
Le monachisme oriental ignorait les catégories occidentales de règle et d’ordre monastique. De son côté, l’Occident latin usa de l’expression de règle puis d’ordre de saint Basile dans une logique de classification des expériences monastiques, qui fut consacrée par le concile de Latran IV en 1215. Plus tard, du XIVe au XVIIe siècle, la papauté dut faire face au déclin du monachisme italo-grec, à l’intégration d’un monachisme oriental sous sa juridiction et à l’émergence de formes locales d’érémitisme collectif en quête d’une référence patristique. Ainsi naquirent l’Ordre de saint Basile (au milieu du XVe siècle), la congrégation basilienne (1573) et les moines dits « basiliens ».
Cet ouvrage analyse la réception monastique de Basile et révèle les chemins méconnus qui ont conduit ce Père grec au cœur de l’histoire monastique de l’Europe. Le sujet, encore peu exploré, pose la question d’une identité monastique circulant entre Orient et Occident chrétiens. La géographie de ce voyage est vaste : elle relie l’Empire byzantin et la chrétienté romaine médiévale et moderne. L’ombre de Basile de Césarée ne cesse de planer comme une filiation possible sur les moines de tous siècles et de tous pays.
Ce livre est le fruit d’un programme de recherche intitulé Les moines autour de la Méditerranée. Contacts, échanges, influences entre Orient et Occident, de l’Antiquité tardive au Moyen Âge, dont est également issu l’ouvrage Les mobilités monastiques en Orient et en Occident (2019, Collection l’École française de Rome).