Palmyre et ses épigraphistes
Organisé par l’Académie et son cabinet du Corpus inscriptionum semiticarum (CIS), avec le concours des Universités Paris 8 Vincennes Saint-Denis et Lumière Lyon 2 ainsi que des UMR 5189 HISOMA (« Histoire et Sources antiques ») et 7041 Arscan (« Archéologies et Sciences de l’Antiquité »), ce colloque qui a bénéficié du généreux soutien de la Fondation Simone et Cino Del Duca, se propose de rendre hommage aux grands maîtres de l’épigraphie levantine – dont les plus éminents furent membres de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres –, grâce au labeur desquels a resurgi des ruines de l’antique Palmyre une documentation d’une valeur inestimable pour l’historien. Il fournira également l’occasion à une quinzaine de chercheurs français et étrangers de dresser non seulement un bilan précis des recherches épigraphiques consacrées, depuis le XVIIe siècle, à la célèbre Venise des sables, mais aussi d’échanger autour de diverses questions d’histoire, de linguistique, d’historiographie, ou bien encore de méthodologie, et, enfin, de s’interroger sur la valorisation de ce site ainsi que sur l’avenir d’un patrimoine aujourd’hui en partie disparu.
Les savants qui ont collecté les inscriptions sémitiques de Palmyre ont aussi rapporté des estampages et des photos d’inscriptions dans d’autres langues, dont le latin et le grec. L’Académie conserve dans son Cabinet du CIS, que dirige M. Christian ROBIN, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, un fonds d’une richesse exceptionnelle, réunissant plusieurs milliers d’estampages de ces inscriptions (dont le relevé ne s’est pas toujours effectué dans des conditions aisées, comme le révèle le cliché supra), ainsi que de nombreuses photos, notes et archives des plus variées, toutes patiemment collectées depuis le XIXe siècle et rassemblées à l’Académie. Au sein de ce vaste ensemble de documentation, les estampages, qu’ils aient été réalisés à Palmyre même et dans sa proche région ou bien dans des musées où des inscriptions ont pu se trouver, tiennent une place particulièrement importante ; au nombre de plus de 900 et de dimensions variables, ces derniers ont fait l’objet de toute une série de travaux récents, visant tant à leur valorisation qu’à leur exploitation scientifique.
Alors que Palmyre demeure inaccessible depuis bientôt quinze ans, les archives conservées à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres constituent un apport incalculable à notre connaissance de ce site, tout aussi bien que de son histoire et des langues qui y étaient pratiquées (araméen, grec, latin, hébreu). C’est la richesse de cet apport que ce colloque visera à éclairer tout particulièrement, en le mettant davantage en perspective, tout en ouvrant la voie à la reprise des travaux à Palmyre et à la préservation et à la valorisation des estampages de l’Académie, grâce à leur numérisation programmée.
