Religions et fiscalité dans le monde méditerranéen de l’Antiquité à nos jours
sous la direction de Marie-Christine Marcellesi et Anne-Valérie Pont
Dans les différentes civilisations méditerranéennes, les institutions religieuses ont souvent possédé des richesses importantes. Ce constat, encore valable aujourd’hui, suscite de nombreuses interrogations de la part des sociétés concernées : les biens des dieux doivent-ils être soumis à l’impôt ou peuvent-ils, en sens contraire, bénéficier d’avantages fiscaux ? Les responsables religieux peuvent-ils, de droit, prélever des taxes ?
Depuis la Mésopotamie jusqu’à la Grèce contemporaine, en passant par les mondes romain, byzantin, arabe et ottoman, les contributions réunies dans cet ouvrage cherchent à comprendre comment se sont noués, au fil du temps, les liens entre religion et fiscalité et comment l’argent des dieux a pu, ou non, être soumis à un prélèvement dédié à la collectivité. Les différentes religions polythéistes et monothéistes sont tour à tour examinées et les questions du patrimoine du ou des dieux, des prêtres, des minorités religieuses, comme celle d’une soumission régulière ou exceptionnelle à la fiscalité de l’État, ainsi que celle de la conception religieuse des obligations fiscales, sont abordées ici au gré des différents chapitres.
Enfin, ce livre montre comment l’État et les communautés culturelles se sont progressivement distingués les uns des autres, distinction qui se trouve au fondement même de notre laïcité.