Hellénisme et prophétie
les Oracle sibyllins juifs et chrétiens
L’étude formelle de la collection de textes juifs et chrétiens transmis sous le nom d’Oracles sibyllins met en évidence la continuité du modèle de la prophétie biblique tout en soulignant l’héritage de la poésie didactique grecque. L’intérêt de cette approche est de situer les Oracles sibyllins comme un objet littéraire dans le contexte de la production littéraire versifiée grecque contemporaine, ce qui implique, de la part de leurs rédacteurs successifs, une familiarité avec les formes poétiques grecques liée à une formation scolaire commune.
L’étude des réécritures d’épisodes bibliques vise à identifier les passages où la Sibylle fictive prétend annoncer les événements du passé biblique et à confronter ces séquences narratives aux théories rhétoriques contemporaines de la paraphrase pour mettre en valeur la technique formelle qui les traverse et l’interprétation de l’hypotexte biblique qu’elle présume. La majeure partie des réécritures conservées dans le corpus est compatible avec la doctrine majoritaire au IIIe siècle de notre ère.
The formal study of the collection of Jewish and Christian texts transmitted under the name of Sibylline Oracles highlights the continuity of the model of biblical prophecy while underlining the heritage of Greek didactic poetry. The interest of this approach is to situate the Sibylline Oracles as a literary work in the context of contemporary Greek versified literary production, which implies, on the part of their successive editors, a familiarity with Greek poetic forms related to a common scholar background.
The study of the retelling of biblical episodes aims at identifying the passages where the fictitious Sibyl claims to announce the events of the biblical past and confronting these narrative sequences with contemporary rhetorical theories of paraphrase in order to highlight the formal technique that runs through them and the interpretation of the biblical hypotext that it presumes. Most of the rewritings preserved in the corpus are compatible with the prevailing doctrine of the third century CE.