La transmission du patrimoine : Byzance et l’aire méditerranéenne
actes d’une table ronde tenue au Collège de France (24 et 25 novembre 1995)
Ce recueil réunit douze contributions présentées au colloque qui s’est tenu, en novembre 1995, à la fondation Hugot du Collège de France sur le thème « Byzance et l’aire méditerranéenne : la transmission du patrimoine ». La perspective est interdisciplinaire : histoire sociale, histoire du droit, histoire des idées s’y répondent. Une moitié des articles prend pour objet les pratiques successorales byzantines : la dévolution divergente des biens et, notamment, le problème si débattu des rapports entre dots et héritage y sont réeaxaminés, aux différentes époques de Byzance et dans différents milieux (aristocratie, paysannerie). Une étude sur les fondations chrétiennes du monde byzantin et une autre sur les waqfs en terre d’islam mettent en relief des convergences : en modifiant le statut des biens patrimoniaux, le but charitable permet d’échapper aux contraintes du droit successoral ordinaire. S’agissant du droit musulman, l’élaboration de ce régime contraignant (avec la « science des parts obligatoires ») est reconsidérée, et replacée dans le contexte politique et social de la période post-prophétique. Pour l’Occident, outre le regain du testament stricto sensu à partir du XIIe siècle, la diversité des pratiques sociales et leur évolution sont au cœur de trois articles : en Italie méridionale, la complexité de la dévolution ne se résume pas à une distinction entre zones de droit romain, byzantin ou lombard ; en Sicile, des modes de mariage aux implications patrimoniales dissemblables coexistent dans une même cité ; la diversité des stratégies se retrouve dans la noblesse catalane, où l’importance croissante des liens vassaliques influe par ailleurs sur la transmission des biens.