Marie MONDOLONI
Fonctions et responsabilités
Chargée de cours à Sorbonne-Université (Grec)
Informations complémentaires
Thèse sous la direction de Sébastien Morlet
Résumé :
Bien que le terme ἔρως soit absent du Nouveau Testament, les théologiens grecs ont alternativement employé les mots ἔρως, ἀγάπη et φιλία pour parler de l’amour de Dieu. Ils dénonçaient avec force l’amour charnel, mais ont utilisé, dans leurs uvres théologiques, des concepts issus du répertoire érotique grec. Nous nous demanderons si ce phénomène résulte d’une influence du platonisme ou de la poésie lyrique sur la mystique chrétienne, au-delà de l’influence biblique. Ces auteurs auraient fait de la passion amoureuse un affect pour Dieu, voire un affect éprouvé par Dieu lui-même, théologisant ainsi la souf- france amoureuse du paganisme. Nous étudierons donc la réécriture du vocabulaire païen de l’amour en contexte chrétien. On comparera les mots et expressions de l’amour chez ces différents auteurs, tout en explorant la réinterprétation théologique des images topiques telles que le feu, la blessure, l’extase, et la « mort d’amour ». On assiste du IIIe au Ve siècle à une transformation profonde du concept d’ἔρως, illustrée par les évolutions de la mystique chrétienne. On passerait ainsi d’une conception ascendante du désir, d’origine platonicienne, et prégnante chez les auteurs alexandrins, à une vision plus cosmique de l’ἔρως divin chez le Pseudo-Denys, inspirée par le néoplatonisme.