Dynamiques de peuplement en Arabie du Sud et orientale

Cerner les dynamiques de peuplement de l’Arabie méridionale et orientale, c’est d’abord comprendre les processus sociaux et environnementaux qui les conditionnent. Il importe donc de cerner la manière par laquelle, dans un milieu aride fortement contraignant, des populations ont pu s’établir durablement, assurer leur subsistance et développer une économie de production.

Des opérations de terrain en Arabie du Sud et centrale (Najrān, al-Yamāma) ont déjà abouti à des études régionales de peuplement dans l’oasis d’al-Kharj (Arabie Saoudite) ou encore à la caractérisation des populations locales et urbanisées qui coexistaient le long des axes caravaniers reliant les oasis de l’Arabie du Sud-Ouest. D’autres travaux répondant à cette problématique viennent également de commencer dans l’oasis de Thāj, en Arabie orientale.

L’utilisation des ressources naturelles a fait l’objet d’études ponctuelles (introduction et culture du palmier-dattier en Arabie du Sud, consommation du lézard fouette-queue). Par ailleurs, l’étude des barrages antiques a permis de souligner le lien étroit qui s’opère entre monumentalisation des ouvrages hydrauliques et légitimation du pouvoir dans l’Arabie antique et des débuts de l’islam. Des travaux de synthèse ont enfin permis d’élaborer les modèles de peuplement contrastés qui s’observent entre l’Arabie orientale et l’Arabie méridionale.

Plusieurs bases de données élaborées au cours des dernières années (sites archéologiques d’Arabie Saoudite d’une part, du Yémen d’autre part et inscriptions rupestres de la région de Najrān enfin) sont destinées à évoluer vers des supports en ligne pérennes et à explorer l’identité des populations en présence le long des axes de circulation et les motifs de leurs déplacements par l’étude des langues, de l’onomastique et des cultes.