Haïdra

Coordonnées

35°33’53.27″N ; 8°27’17.51″E

_ La mission archéologique française à Haïdra (Tunisie) créée en 1967 comme mission du ministère des Affaires étrangère sbénéficie donc d’un soutien régulier du MAEDI dans le cadre de plans quadriennaux successifs. Depuis 1993, il y a eu une campagne annuelle de quatre à cinq semaines sur le terrain, plus irrégulièrement depuis 2011, contrariée par les événements politiques en Tunisie, puis par la situation sécuritaire, en particulier dans la région d’Haïdra. Depuis 2014, la mission procède donc à l’étude du matériel issu des fouilles (céramique, verre, ossements animaux, métal et restes végétaux), transporté depuis la maison de fouilles jusque dans les locaux de l’Institut national du Patrimoine à Carthage [INP] (dernière mission effectuée : deux semaines en septembre 2016).
La mission attache une importance particulière aux opérations de formation, en particulier des doctorants tunisiens et français, et des archéologues fraîchement recrutés par l’INP.

Le site d’Haïdra, Ammaedara dans l’Antiquité, à la frontière entre la Tunisie et l’Algérie a été rendu célèbre par la présence du camp de la IIIe légion de l’époque augustéenne à l’époque des Flaviens, à l’origine de la ville civile. Il présente une série de monuments importants, en particulier pour la fin de l’Antiquité : sept églises ont déjà été fouillées. Une grande forteresse byzantine est construite sous le règne de Justinien, à partir de 533. La ville, pour laquelle des états médiévaux ont été repérés (sans doute une petite mosquée, de date très ancienne), est abandonnée semble-t-il vers le Xe-XIe s.
Le site permet donc d’étudier de manière précise la christianisation du paysage urbain en Afrique, et le passage de la ville antique à la ville médiévale.

Des résultats importants ont déjà été obtenus (comme la mise en évidence d’un état arabe de la ville, limité à l’intérieur de la citadelle byzantine), de même que sur les transformations de l’urbanisme de l’époque romaine à l’époque byzantine. Plus particulièrement, l’étude porte sur les églises et sur la citadelle, l’impact de son implantation dans la ville et le détail de l’architecture militaire. Depuis 2010, le programme s’est étendu aux édifices civils, les thermes ainsi qu’un monument très bien conservé mais dont la fonction reste énigmatique, le « monument à auges ».

Articles

Publication (depuis 2013) :

Ouvrages
– Fr. BARATTE, C. J. ROBIN, E. ROCCA (éd.), Regards croisés d’Orient et d’Occident : les barrages dans l’Antiquité tardive (Actes du colloque, 7-8 janvier 2011, Paris, Fondation Simone et Cino del Duca), Paris (Collection Orient & Méditerranée, 14), Éditions De Boccard, 2013.
– Z. BEN ABDALLAH, Mourir à Ammaedara. Epitaphes latines paiennes inédites d’Ammaedara (Haidra) et de sa région, Sandhi edizioni, Studi di storia antica e di archeologia/11, Ortacesus, 2013.
– Fr. BARATTE, F. BEJAOUI, N. DUVAL, S. BERRAHO, I. GUI, H. JACQUEST, Basiliques chrétiennes d’Afrique du Nord. II. Inventaire des monuments de la Tunisie, Collection Mémoires (38) Bordeaux, Ausonius éditions, 2014. En particulier : Haïdra. Ammaedara, p. 299-327.
– F. BEJAOUI, Les Hautes Steppes tunisiennes. Témoignages archéologiques chrétiens, Tunis, Institut national du patrimoine, 2015.

Articles
– Z. BEN ABDALLAH, E. ROCCA, Les inscriptions militaires d’Haïdra dans le fonds Poinssot (INHA), Antiquités africaines, 49, 2013, p. 39-66.
– Z. BEN ABDALLAH, C. Blonce, E. ROCCA, Nouvelles inscriptions publiques inédites d’Haïdra, Antiquités africaines, 50, 2014, p. 125-138.
– E. ROCCA, Les fouilles du docteur Giacomo Dolcemascolo à Haïdra-Ammaedara dans les années 1930 : l’histoire de la découverte archéologique d’une antique cité tunisienne durant l’entre-deux-guerres, dans Actes des journées d’étude, Autour du Fonds Poinssot. Lumière sur l’archéologie tunisienne (1870-1980), 28-29 mars 2014, Paris, INHA, sous presse.
– N. LAMARE, E. ROCCA, « L’usage de l’eau dans les grands thermes publics d’Haïdra », dans Fr. Hurlet, V. Brouquier-Reddé, J. France (éd.), L’eau dans les villes de l’Afrique du Nord et leur territoire, Pessac (Ausonius éditions, Collection Mémoires), sous presse.

 

Une thèse sur «Ammaedara et son territoire» a été soutenue en 2012 par Elsa Rocca (publication en préparation par l’EFR), une autre en 2016 sur « La mosaïque aux îles d’Ammaedara » par Miwa Takimoto (toutes deux sous la direction conjointe de Fr. Baratte et F. Bejaoui).
Deux colloques internationaux ont été organisés par la mission dans le cadre de ses travaux : – « Du culte aux sanctuaires. L’architecture religieuse dans l’Afrique romaine et byzantine », mai 2013, publication prévue en avril 2017 dans la collection Orient & Méditerranée ; – « Les salles à auges dans l’architecture de l’Antiquité tardive entre Afrique et Proche-Orient », mai 2015, publication en préparation, prévue à la Casa de Velázquez.

La mission a fait l’objet de nombreuses mentions dans la presse tunisienne à l’occasion de l’obtention en 2010 du Grand prix d’archéologie de la Fondation Del Duca. On notera que ce prix assure en bonne partie le financement actuel de la mission.