Le corps antique : physiologie et philosophie (en lien avec l’UMR 8061 Centre Léon Robin)
En partant d’une enquête sur les grands principes de la physiologie antique (sympathie, allopathie, attraction, répulsion, équilibre, déséquilibre…), appuyée sur une lecture attentive des textes et du lexique spécialisé utilisé, il s’agira d’identifier les grands principes à la base de la physiologie antique d’Hippocrate à la période romaine. Il s’agira en particulier de s’interroger sur l’utilité et la fécondité de notions comme celles d’analusis et de synthesis, de semblable et de dissemblable (suggenes, homoiomeres… ), d’un et de multiple, de simple et de composé (haplous, sunthetos), à l’œuvre dans la pensé médicale et philosophique antique pour non seulement penser le corps humain (microcosme), mais aussi l’univers (macrocosme) avec lequel il forme un tout. Enfin, on s’interrogera sur la façon dont le médecin va devoir s’efforcer de concilier les données de l’anatomie, notamment après les découvertes des anatomistes alexandrins Hérophile et Erasistrate développées par celles de Galien, avec cette représentation du corps et du monde.
Cette recherche sur la conception antique du corps, humain et animal, indissociable d’une vision du monde, à une époque où la médecine n’est pas séparée de la médecine et où le médecin se dit volontiers philosophe, sera menée en collaboration avec nos collègues philosophes du Centre Léon Robin (UMR 8061). Elle fera en particulier l’objet d’un programme transversal développé en lien avec l’axe de recherche « Médecine ancienne et philosophie » (responsable : C. Darbo-Peschanski), rattaché à l’axe « La philosophie et les savoirs ». Des contacts ont déjà été pris et un calendrier prévisionnel établi concernant l’organisation :
– de cinq journées internationales d’études (soit une par an, durant toute la durée du quinquennal) ;
– d’un workshop intitulé : « Santé et sagesse : autour du De sanitate tuenda de Galien ».
– d’un séminaire semestriel niveau Master pour les doctorants et post-doctorants, consacré à part égale aux méthodes d’édition et aux commentaires d’interprétation, et reposant sur la lecture des textes fondateurs de l’anatomie et de la physiologie antique en lien avec la réflexion philosophique de Platon (notamment dans le Timée) et d’Aristote. Les travaux porteront sur la lecture suivie du De sanitate tuenda dont la dernière édition remonte à 1923 (Koch) et qui a fait l’objet en 1951 d’une traduction anglaise de Robert Montraville Green, de très médiocre qualité. Il est notamment prévu de sensibiliser les étudiants aux aspects de la critique textuelle (problèmes d’établissement des textes techniques) et aux difficultés de la traduction des termes spécialisés.