Production, circulation et consommation des produits textiles de l’Antiquité à l’époque moderne dans l’espace méditerranéen et au Proche-Orient

Présentation :

Textile florentin fin XVe- milieu XVIe s. New York, Metropolitan Museum Legs Susan Dwight Bliss, 1966. Inv. 67.55.101

Produits d’une industrie à base renouvelable, les tissus – et les vêtements qui en sont issus -, ayant pour vocation de satisfaire un des besoins primordiaux de l’homme, ont toujours été un élément important de l’histoire économique, sociale et culturelle préindustrielle. Dans la très longue durée, les sociétés ont employé dans ce but, et de façon innovante, un petit nombre de ressources végétales (fibres, teintures), animales (fibres, teintures) et minérales (mordants) qui représentent autant de domaines ayant fait l’objet d’avancées de la part de chercheurs spécialisés qui ne sont souvent pas prises en compte par la communauté des historiens. Par ailleurs, si le principe même du tissage reste immuable, les techniques artisanales sont autant de pratiques locales ayant des impacts à la fois dans la structure de la production et dans l’organisation du travail. Enfin, la circulation des matières premières et des tissus a de tout temps été un marqueur des économies et un vecteur du commerce international. De fait, l’articulation entre les régions de production, le réseau des places de négoce et les marchés de consommation est un sujet essentiel qui, par définition, ne peut se traiter uniquement à l’échelle régionale.

Ce projet a pour but de dépasser les cloisonnements géographiques et chronologiques afin d’appréhender le domaine des textiles comme un ensemble dont les divers éléments doivent être étudiés dans une perspective globale. Il vise ainsi à relire, dans une très longue durée, une littérature dispersée, étudiée de manière trop sectorisée par les chercheurs, laquelle s’est souvent constituée autour d’une seule matière textile (coton, lin, chanvre, soie, laine…), d’un seul produit tinctorial (…), d’un espace géographique ou d’une seule période.

Ce projet se développe autour de plusieurs axes :

  • La matérialité des objets textiles, les modalités de conservation et de découverte archéologiques
    • Nature des fibres et des colorants
    • Techniques de production (processus de tissage, teinture et apprêt, évolution des métiers à tisser…)
    • Archéologie des textiles
  • Le rôle social et économique des fibres, des produits tinctoriaux et des textiles
    • Organisation de la production et du travail (personnel servile, travail des femmes et des enfants…)
    • Circulation des matières premières et des produits textiles (routes commerciales, rôle des ports…)
    • Nature de l’échange (troc, échanges diplomatiques…)
    • Impact des transformations et des usages sur l’environnement naturel (introduction de pratiques de transhumance, impacts environnementaux de choix de cultures…)
  • Les modes de consommations et les transferts
    • Usages et consommations des produits textiles (goûts, qualités…)
    • Influence des consommations sur les structures de production
    • Situations de contacts, innovations, transferts de technologies, de compétences et de modèles culturels.

Réalisations :