Projet étude des ostraca de Kition 2021-2023
Suite à la découverte en octobre 2021 d’un premier lot d’ostraca inscrits en phénicien dans les fouilles de la mission archéologique à Kition, puis d’un second lot en octobre 2022, la directrice de la mission, Sabine Fourrier (HiSoMA), a confié leur étude et leur publication à une équipe formée de 4 membres de l’époque Mondes Sémitiques : Stevens Bernardin (docteur SU), Françoise Briquel Chatonnet (CNRS), Jimmy Daccache (Yale University) et Robert Hawley (EPHE)..
Ces épigraphes, dont le nombre s’élève à près de 90, sont inscrites sur des fragments de céramique, des plaquettes de calcaire et de gypse et même un galet. Elles sont très courtes, rarement plus de trois lignes, et beaucoup sont partiellement effacées et donc non totalement lisibles.
Un premier catalogue provisoire a été rédigé qui a permis de dresser des inventaires onomastique et lexique préliminaires et qui montre en outre la récurrence de certaines séquences, notamment — B ʿYT HʿGLM parfois suivie de LʿYT. Plusieurs interprétations sont à l’étude. On voit aussi revenir des noms de métiers comme SPR « scribe ». Ces épigraphes relèvent manifestement de l’administration ou de la comptabilité, et à cet égard sont directement comparables au corpus émergeant des fouilles d’Idalion.
Même si ces épigraphes sont courtes et répétitives, elles sont d’un grand intérêt. Les ostraca inscrits en phénicien connus ont longtemps été très peu nombreux : quelques unités de Sidon, de Saqqara en Égypte et de Kition, notamment. Dans les années 1990, la découverte de plusieurs centaines dans le palais royal d’Idalion (Dhali à Chypre) a représenté un événement considérable dans le domaine de l’épigraphie phénicienne. La publication totale est encore à paraître mais celle de quelques documents exceptionnels fournit des points de comparaison importants. À cet égard, le corpus de Kition présente une paléographie, un type de documents, et probablement une datation tout à fait analogue.