Islamisation et dynamique sociale

L’axe « Islamisation et dynamiques sociales » envisage l’islamisation comme un processus multiforme de transformations des sociétés islamiques à l’époque médiévale qui articule modèles conquérants et/ou impériaux et appropriation et déclinaison locales desdits modèles, voire co-production et innovation régionale. Sont ici envisagés des cas d’étude divers qui permettent de développer comparatisme inter-régional : sont étudiés tant une province centrale telle que l’Égypte, qu’un espace insulaire tardivement intégré à l’empire islamique  qui a longtemps constitué une zone frontière entre Byzance et l’Islam au centre de la Méditerranée (la Sicile des IXe-XIe siècle), que l’Occident du monde islamique et les populations berbères (région des Traras, nord-est de Tlemcen ; Maghreb occidental : montagne d’Igīlīz/pays des Arghen et ribāṭ de Ṭīt), qui après avoir été considérées comme périphériques sont aujourd’hui analysées comme des lieux d’innovation en particulier à partir du XIe siècle.

Il s’agit pour chaque cas d’étude d’envisager tant l’intégration de l’espace analysé à l’empire ou au monde islamique et à ses dynamiques politiques, religieuses, économiques, que les dynamiques proprement régionales, voire, autant que possible, locales qui aboutissent à la création de sociétés islamiques très diverses mais liées entre elles par des circulations multiples et participant d’un même monde social. Pour ce faire, et au côté des sources littéraires, les sources documentaires sont mises au centre de l’enquête car elles permettent de renouveler profondément notre lecture des dynamiques à l’œuvre, en particulier pour les siècles ou les espaces pour lesquelles les sources littéraires sont peu abondantes. Ces sources sont tant archéologiques et archéométriques (Maghreb, Sicile) que papyrologiques (Egypte), numismatiques (Egypte, Sicile) et sigillographiques (Sicile).

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