Depuis la naissance des premières communautés agricoles au Néolithique jusqu’à l’époque romaine, les régions allant de la Méditerranée à l’Indus ont vu se succéder des cultures diverses qui se sont côtoyées, influencées et interpénétrées. Les recherches de l’équipe « Mondes sémitiques » combinent archéologie, philologie, études historiques, histoire des religions, études paléo-environnementales afin d’étudier et de faire revivre ces civilisations anciennes.

• Le « monde cunéiforme » : le Proche-Orient au Bronze récent (XVI^e-XII^e s. av. J.-C.)

Le « monde cunéiforme » (l’ensemble des régions ayant adopté l’écriture syllabique et logogrammatique cunéiforme) fait l’objet des recherches d’une partie de l’équipe : la Mésopotamie (Babylonie et Assyrie), l’Anatolie hittite, la Syrie et l’Elam (en Iran du Sud-Ouest). La Mésopotamie a été le berceau historique et culturel de ce monde, sous la domination de grands souverains babyloniens et assyriens. L’Anatolie centrale a été le berceau du « pays de Hatti », l’un des royaumes parmi les plus puissants du Proche-Orient qui a prospéré de la seconde moitié du XVII^e au début du XII^e siècle av. J.-C. Les fouilles de sa capitale, Hattuša, ont livré environ 30 000 fragments de tablettes cunéiformes. La Syrie est connue pour son grand nombre de textes datés de l’âge du Bronze, incluant ceux d’Ougarit (en akkadien et ougaritique) et ceux d’Emar (en akkadien). Enfin, l’Elam constitue un terrain de recherche fertile, notamment à travers l’étude systématique du corpus de textes inédits mis au jour à Suse.

• L’empire assyrien du XIV^e au VI^e s. av. J.-C.

La structure économique, administrative et militaire qui, du XIV^e siècle au VII^e siècle av. J.-C., a manifesté ses fortes capacités de contrôle dans le monde syro-mésopotamien, appelée par les historiens l’« empire assyrien », est étudiée comme une dynamique politique spécifique mise en place par une élite urbaine. La culture scribale qui dépend, dans une certaine mesure, de la Babylonie mais dont les caractéristiques locales s’affirment de plus en plus à partir de la fin du XIV^e siècle av. J.-C., fait également l’objet d’études.

• Le monde phénicien (I^er millénaire av. J.-C.)

Organisés en petits royaumes autour d’une ville levantine (par ex. Arwad, Byblos, Sidon, ou encore Tyr), les Phéniciens n’ont jamais fondé d’État important, mais ils ont connu une grande renommée par la richesse de leur artisanat et surtout en raison de leur rôle dans le commerce à longue distance, au Proche-Orient et en Méditerranée, où ils ont fondé des comptoirs commerciaux. Les recherches développées sur ce thème au sein de l’équipe « Mondes sémitiques » s’appuient sur différentes techniques : épigraphie, paléographie, philologie et archéologie.

• Civilisations et interactions entre les régions indo-iraniennes et l’Arabie orientale

Ce volet s’intéresse aux civilisations et aux interactions interculturelles anciennes entre l’Arabie orientale et les confins indo-iraniens, situés entre le plateau Iranien et l’Asie du Sud. Les recherches menées au sein de l’équipe « Mondes sémitiques » sur ce thème portent plus spécifiquement sur les civilisations du Néolithique au début de notre ère, incluant notamment les civilisations du Halil Rud et de l’Indus à l’âge du Bronze, ainsi que leurs prédécesseurs, entre le sud-est de l’Iran et le nord-ouest de l’Inde. Elles s’appuient sur des programmes archéologiques et des collaborations réalisés actuellement entre l’Iran du Sud-Est, le Pakistan, les Émirats Arabes Unis et l’Oman, ainsi que sur les résultats et les archives issus de travaux plus anciens conduits dans ces pays.