Soutenance de thèse de Vanessa Rose
Madame Vanessa Rose soutiendra publiquement sa thèse de doctorat en archéologie intitulée :
La céramique architecturale à Samarra: sources et enjeux d’une production et de son influence
Le samedi 9 avril 2022 à 14h00 à l’INHA, salle Walter Benjamin, 2, rue Vivienne, Paris 2e
Devant un jury composé de :
- Claire Déléry, Conservatrice, Musée national des Arts asiatiques – Guimet
- Etienne de La Vaissière, Directeur d’études, EHESS
- Alastair Northedge, Professeur émérite, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (directeur de thèse)
- Scott Redford, Nasser D Khalili Professor, SOAS University of London
- Jean-Pierre Van Staevel, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
La soutenance sera suivie d’un pot auquel vous êtes chaleureusement convié. Afin de communiquer une liste à l’accueil permettant votre entrée dans les locaux de l’INHA et d’organiser le pot, vous êtes invités à confirmer votre présence d’ici le 1er avril 2022 par mail à : van.rose@wanadoo.fr
Résumé
La céramique architecturale de Samarra (Iraq) est un matériel exceptionnel, issu des décors palatiaux du calife abbasside au sein de sa capitale éphémère abbasside (836-892).
Cette thèse a permis de déterminer les origines de la technique de décor de ces céramiques, de rassembler un corpus de pièces dispersées dans différentes institutions muséales, de préciser l’histoire de leur découverte, de comprendre leur usage et leur agencement à l’origine dans le palais, d’étudier les origines et la diffusion de leurs techniques décoratives. Il s’agit en effet des premières céramiques architecturales glaçurées islamiques, dont l’apparition semble liée à Samarra.
Les fragments découverts sur le site de Samarra ont été dispersés après la première guerre mondiale et sont réunis pour la première fois. Cet ensemble présente des caractéristiques techniques variées : décors lustrés, glaçures colorées, motifs figurés animaux et végétaux. La technologie complexe du lustre métallique utilisée dans la céramique de Samarra est une invention des Arts de l’Islam qui emploie l’argent et le cuivre et pare de reflets colorés et métalliques les murs du palais du calife. L’histoire de l’implantation et du développement de cette production a mis en lumière son organisation, ses techniques, son usage dans la capitale abbasside, et sa diffusion en dehors de Samarra du IXe au XIe siècle. L’écrin du palais du calife dans lequel étaient installées ces faïences était exceptionnel et l’étude de cette production doit permettre de reconstituer l’ensemble décoratif. L’intérêt historique et artistique de Samarra est primordial pour notre connaissance de la vie, de l’organisation et de l’histoire des Abbassides, et plus largement pour l’histoire de l’art médiéval. Un second niveau historique est celui de l’histoire contemporaine de ces carreaux, qui va de leur découverte au début du XXe siècle à la première guerre mondiale et aux changements géopolitiques qui augmentent alors les collections occidentales.
L’étude de la création de cette technique, de son apparition, de ses origines, et de sa diffusion a permis d’identifier les routes commerciales et artistiques médiévales, les réseaux de transmission des techniques et de diffusion des productions, leur influence. A partir de l’étude des carreaux de Samarra, c’est l’histoire des débuts de la céramique architecturale en Islam qui est dessinée. Leur impact fut au-delà des frontières de l’empire abbasside, cette technique pare les plus beaux monuments, des côtes persiques à la méditerranée occidentale